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Page:L'homme, cet inconnu.djvu/34

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L’HOMME, CET INCONNU

science se développa dans la direction où elle était poussée par la curiosité de l’homme, c’est-à-dire vers le monde extérieur.

De temps en temps, parmi les milliards d’individus qui se sont succédé sur la terre, quelques-uns naquirent doués de rares et merveilleux pouvoirs, l’intuition des choses inconnues, l’imagination créatrice de mondes nouveaux, et la faculté de découvrir les relations cachées qui existent entre les phénomènes. Ces hommes fouillèrent le monde matériel. Celui-ci est de constitution simple. Aussi il céda rapidement à l’attaque des savants et livra certaines de ses lois. Et la connaissance de ces lois nous donna le pouvoir d’exploiter à notre profit la matière. Les applications pratiques des découvertes scientifiques sont à la fois lucratives pour ceux qui les développent et agréables au public dont elles facilitent l’existence et augmentent le confort. Naturellement, chacun s’intéressa beaucoup plus aux inventions qui rendent le travail moins pénible, accélèrent la rapidité des communications, et diminuent la dureté de la vie, qu’aux découvertes apportant quelque lumière aux problèmes si difficiles de la constitution de notre corps et de notre conscience. La conquête du monde matériel, vers laquelle l’attention et la volonté des hommes sont constamment tendues, fit oublier presque complètement l’existence du monde organique et spirituel. La connaissance du milieu cosmique était indispensable, mais celle de notre propre nature se montrait d’une utilité beaucoup moins immédiate. Cependant, la maladie, la douleur, la mort, des aspirations plus ou moins vagues vers un pouvoir caché et dominant l’univers visible, attirèrent, dans une faible mesure, l’attention des hommes sur le monde intérieur de leur corps et de