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IX
L'INDIVIDU.

En résumé, l’individualité n’est pas seulement un aspect de l'organisme. Elle constitue aussi un carac- tère essenüiel de chacun de ses éléments. D'abord virtuelle au sein de l’ovule fécondé, elle manifeste peu à peu ses caractères à mesure que le nouvel être s’allonge dans le temps. C’est le conflit de cet être avec son milieu qui oblige ses tendances ancestrales à s'actualiser. Ces tendances infléchissent dans une certaine direction nos activités adaptives. En effet, ce sont les tendances, les propriétés innées de nos tissus, qui déterminent la façon dont nous utilisons le milieu extérieur. Chacun de nous: répond à sa manière propre à ce milieu. Il y choisit ce qui lui permet de s’individualiser davantage. Il est un foyer d’activités spécifiques. Ces activités sont distinctes, mais indivisibles. L'âme n’est pas séparable du corps, la structure de la fonction, la cellule de son milieu, la multiplicité de l'unité, le déterminant du déter- miné. Nous commençons à réaliser que la surface du corps n’est pas la vraie limite de l'individu, qu’elle établit seulement entre nous et le monde extérieur le plan de clivage indispensable à notre action. Nous sommes construits comme les châteaux forts du moyen âge, dont le donjon était entouré de plusieurs enceintes. Nos défenses intérieures sont nombreuses et enchevêtrées les unes aux autres. La surface de la aa on