Page:L'homme, cet inconnu.djvu/395

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
369
LA RECONSTRUCTION DE L'HOMME

fance et la jeunesse. Mais ils marquent toujours l’individu d’une empreinte définitive.

Les facteurs chimiques et physiques du milieu extérieur, comme on le sait, sont capables de modifier profondément les tissus et l'esprit. Pour faire des hommes résistants et hardis, il faut utiliser les longs hivers des montagnes, les pays aux saisons alternativement brûlantes et glacées, ceux où il y a des brouillards froids et peu de lumière, qui sont battus par les ouragans, ceux dont la terre est pauvre et couverte de rochers. C’est dans de telles régions qu’on pourrait placer les écoles destinées à la formation d’une élite dure et ardente. Et non pas dans les pays du sud, où le soleil brille toujours, et où la température est chaude et égale. La Riviéra et la Floride ne conviennent qu'aux dégénérés, aux malades, aux vieillards, et aux individus normaux qui ont besoin, pendant une courte période, de se reposer. L'énergie morale, l'équilibre nerveux, la résistance organique augmentent chez les gens exposés à des alternatives de chaud et de froid, de sécheresse et d'humidité, de soleil violent, de pluie et de neige, de vent et de brouillard, en un mot, aux intempéries ordinaires des régions septentrionales. La brutalité du climat de l'Amérique du Nord, où sous le soleil de l'Espagne il y a des hivers scandinaves, était probablement une des causes de la force légendaire et de l'intrépidité du Yankee d'autrefois. Ces facteurs ont presque entièrement perdu leur efficacité, depuis que les hommes se protègent contre la dureté du climat par le confort de leurs maisons et la sédentarité de leur vie.

Nous connaissons mal encore l'effet des substances chimiques contenues dans les aliments sur les activités physiologiques et mentales. L'opinion des médecins à ce sujet n’a qu’une faible valeur, car ils

24