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L'HOMME, CET INCONNU

n’ont jamais fait d'expériences assez prolongées sur des êtres humains pour connaître l'influence d’une alimentation déterminée. Mais nous savons que, dans le passé, les hommes de notre race qui dominaient leur groupe par leur intelligence, leur brutalité et leur courage se nourrissaient surtout de viande, de farines grossières, et d'alcool. Des expériences nouvelles sont indispensables pour. préciser l'influence de ces facteurs. Il semble que par le mode de nourriture, par sa quantité et par sa qualité, on puisse atteindre l'esprit aussi bien que le corps. Il est probable qu’à ceux dont la destinée est de créer, d'entreprendre et de commander, la nourriture des travailleurs manuels ne convient pas. Ni celle des moines contemplatifs qui, vivant dans la paix des monastères, cherchent à étouffer en eux les passions du siècle. Nous devons découvrir quelle alimentation il faut donner aux hommes modernes qui végètent dans les bureaux et les usines. Peut-être sera-t-il indispensable de diminuer leur sédentarité, afin qu'ils ne prennent pas les défauts des animaux domestiques. Certes, nous ne pouvons pas les nourrir comme nos ancêtres dont la vie était une lutte perpétuelle contre les choses, les animaux, et leurs semblables. Mais ce n’est pas à l’aide de vitamines et de fruits qu’on les améliorera. Ces substances se sont toujours trouvées en abondance dans le lait, le beurre, les céréales, et les légumes. Cependant, les populations, se nourris sant de tels aliments, n’ont pas manifesté jusqu'à présent des qualités exceptionnelles. Il en est de même des animaux élevés dans les laboratoires avec une alimentation théoriquement excellente. Nous avons besoin de substances qui, sans augmenter le volume du squelette et son poids, produiraient la souplesse et la force des muscles, la résistance ner-