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NÉCESSITÉ DE NOUS CONNAÎTRE NOUS-MÊMES

de la campagne française. Le fermier du Vermont écoute, si cela lui plaît, des orateurs parlant à Berlin, à Londres ou à Paris.

Les machines ont diminué partout l’effort et la fatigue, dans les villes aussi bien que dans les campagnes, dans les maisons particulières comme à l’usine, à l’atelier, sur les routes, dans les champs et dans les fermes. Les escaliers ont été remplacés par des ascenseurs. Il n’y a plus besoin de marcher. On circule en automobile, en omnibus, et en tramway, même quand la distance à parcourir est très petite. Les exercices naturels, tels que la marche et la course en terrain accidenté, l’ascension des montagnes, le travail de la terre avec des outils, la lutte contre la forêt avec la hache, l’exposition à la pluie, au soleil, au vent, au froid et à la chaleur ont fait place à des exercices bien réglés où le risque est moindre, et à des machines qui suppriment la peine. Il y a partout des courts de tennis, des champs de golf, des patinoires de glace artificielle, des piscines chauffées, et des arènes où les athlètes s’entraînent et luttent à l’abri des intempéries. Tous peuvent ainsi développer leurs muscles, tout en évitant la fatigue et la continuité de l’effort que demandaient auparavant les exercices appropriés à une forme plus primitive de la vie.

À l’alimentation de nos ancêtres, qui était composée surtout de farines grossières, de viande et de boissons alcooliques, a été substituée une nourriture beaucoup plus délicate et variée. Les viandes de bœuf et de mouton ne sont plus la base de l’alimentation. Le lait, la crème, le beurre, les céréales rendues blanches par l’élimination des enveloppes du grain, les fruits des régions tropicales aussi bien que tempérées, les légumes frais ou conservés, les salades, le sucre en très grande abondance sous la