Page:L'homme, cet inconnu.djvu/416

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XIII
L'UNIVERS HUMAIN.

La restauration de l’homme dans l'harmonie de ses activités physiologiques et mentales changera l'Univers. Car l'Univers modifie son visage suivant l'état de notre corps. Nous ne devons pas oublier qu'il est seulement la réponse de notre système nerveux, de nos organes sensoriels, et de nos techniques, à une réalité extérieure qui nous est inconnue, et qui est probablement inconnaissable. Que tous nos états de conscience, tous nos rêves, ceux des mathématiciens aussi bien que ceux des amoureux, sont également vrais. Les ondes électromagnétiques qui expriment un coucher de soleil au physicien ne sont pas plus objectives que les brillantes couleurs perçues par le peintre. Le sentiment esthétique engendré par ces couleurs, et la mesure de la longueur des ondes qui les composent, sont deux aspects de nous-mêmes, et ont les mêmes titres à l'existence. La joie et la douleur sont aussi importantes que les planètes et les soleils. Mais le monde de Dante, d’Emerson, de Bergson, ou de Hale est plus vaste que celui de Mr Babbitt. Les dimensions de l'Univers grandiront nécessairement avec la force de nos activités organiques et mentales.

Nous devons libérer l’homme du cosmos créé par le génie des physiciens et des astronomes, de ce cosmos dans lequel il a été enfermé depuis la Renais-