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LE CORPS ET LES ACTIVITÉS PHYSIOLOGIQUES

habitudes physiologiques, et même nos pensées ordinaires. Ses caractères viennent surtout des muscles qui s’allongent sous la peau, le long des os, et dont le volume dépend de l’exercice auquel ils sont soumis. La beauté du corps est faite du développement harmonieux de tous les muscles et de toutes les parties du squelette. Elle atteignit son plus haut degré chez les athlètes grecs, surtout ceux de l’époque de Périclès, dont Phidias et ses élèves nous ont laissé l’image. La forme de la figure, celle de la bouche, des joues, des paupières, et tous les autres traits du visage sont déterminés par l’état habituel des muscles plats, qui se meuvent dans la graisse, au-dessous de la peau. Et l’état de ces muscles vient de celui de nos pensées. Certes, chacun peut donner à sa figure l’expression qu’il désire. Mais il ne garde pas ce masque de façon permanente. A notre insu, notre figure se modèle peu à peu sur nos états de conscience. Et avec les progrès de l’âge, elle devient l’image de plus en plus exacte des sentiments, des appétits, des aspirations de l’être tout entier. La beauté d’un jeune homme résulte de l’harmonie naturelle des traits de son visage. Celle, si rare, d’un vieillard manifeste l’état de son âme. Le visage exprime des choses plus profondes encore que les activités de la conscience. On peut y lire, non seulement les vices, les vertus, l’intelligence, la stupidité, les sentiments, les habitudes les plus cachées d’un individu, mais aussi la constitution de son corps, et ses tendances aux maladies organiques et mentales. En effet, l’aspect du squelette, des muscles, de la graisse, de la peau, et des poils, dépend de la nutrition des tissus. Et la nutrition des tissus est réglée par la composition du milieu intérieur, c’est-à-dire par les modes de l’activité des systèmes glandulaires et digestifs. L’aspect du corps nous renseigne