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L'HOMME, CET INCONNU

menter ou diminuer la stature des individus composent une nation. Et en même temps de modifier la qualité de leurs tissus, et probablement aussi de leur esprit. Il ne faut donc pas aveuglément changer les dimensions du corps pour lui donner plus de beauté et de force musculaire. Car de simples modifications de notre volume peuvent entraîner des modifications profondes de nos activités physiologiques et mentales. En général, les individus les plus sensibles, les plus alertes et les plus résistants ne sont pas grands. Il en est de même des hommes de génie. Mussolini est de taille moyenne, et Napoléon était petit.

Ce que nous connaissons surtout de nos semblables, ce sont leur forme, leur allure, l'aspect de leur figure. La forme exprime la qualité, les puissances du corps et de la conscience. Dans une même race, elle change suivant le genre de vie des individus. L'homme de la Renaissance qui passait sa vie à combattre, qui bravait sans cesse les intempéries et les dangers, qui s’enthousiasmait pour les découvertes de Galilée autant, que pour les chefs-d'œuvre de Leonardo de Vinci et de Michel-Ange, avait un aspect très différent, de celui de l’homme moderne dont l'existence se limite à un bureau, à une voiture bien close, qui contemple des films stupides, écoute sa radio, joue au golf et au bridge. Chaque époque met son empreinte sur l'être humain. Nous voyons se dessiner, surtout chez les Latins, un type nouveau, produit par l’automobile et le cinéma. Ce type est caractérisé par un aspect adipeux, des tissus mous, une peau blafarde, un gros ventre, des jambes grêles, une démarche maladroite, et une face inintelligente et brutale. Un autre type apparaît simultanément. Le type athlétique, à épaules larges, à taille mince et à crâne d'oiseau. En somme, notre forme représente nos