Aller au contenu

Page:L'oeuvre du Divin-Aretin - Partie I.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
18
INTRODUCTION

édition. Cependant, je crois qu’elle ne lui a pas été rendue, mais qu’il en a tiré une nouvelle, les exemplaires que l’on vend maintenant me paraissant plus petits et moins beaux que ceux que j’ai vus en 1904. Néanmoins, je ne pourrais pas affirmer le fait, parce qu’en 1904, ne m’occupant pas encore de l’Arétin, je n’ai pas regardé avec beaucoup d’attention la publication qui venait de paraître.

En se servant du recueil du Cosmopolite[1], Alcide Bonneau a pu reconstituer avec beaucoup de vraisemblance l’ouvrage fescennin du Divin. Ce n’est pas que parmi les autres sonnets il n’y en ait pas qui puissent être aussi attribués à l’Arétin. Ainsi le sonnet qui sert de préambule à la Corona de Cazzi, comme on a appelé postérieurement les Sonnets luxurieux, peut fort bien être également de l’Arétin. Le premier quatrain est aussi le premier du sonnet qui sert de poème à la Tariffa

  1. Alcide Bonneau fait remarquer que : « dans ce Recueil, les Sonnets sont intitulés Corona di Cazzi ; Sonnetti (sic) Divi Aretini. » Cela n’est pas tout à fait exact ; dans le Cosmopolite on trouve : Divi Aretini Sonnetti, et ce mauvais latin qui choquait Alcide Bonneau devient plus macaronique encore au titre du premier Sonnet : Divi Aretini Sonnetto primo. Le recueil dit du Cosmopolite est peu connu. En voici le titre : Recueil des pièces choisies rassemblées par les soins du Cosmopolite. Anconne, chez Vriel Bandant, à l’enseigne de la liberté, MDCCXXXV. J’en ai vu une réimpression (1835 ?) qui présente quelques différences dans le titre et dans le texte. L’exemplaire ancien que j’ai lu portait cette note manuscrite :

    « Ce recueil a été formé par M. le Duc d’Aiguillon, père du dernier mort imprimé par lui et chez lui en sa terre de Verets, en Touraine et tiré au nombre de douze exemplaires seulement.

    La femme de son intendant qu’il avait fait prote et qui était dans un entresol où elle travaillait, lui cria un jour : Monsieur le Duc, faut-il deux R au mot F . . . . . . ? Il répondit gravement, il en vaudrait bien la peine ; mais l’usage est de n’y en mettre qu’un. L’épître à Madame de Miramion qui est à la tête de l’ouvrage, ainsi que la Préface, sont de M. de Moncrif. On trouve à la fin du volume une traduction en vers français des Noëls Bourguignons qui n’existe que là.

    Ce recueil d’ordures est sans contredit le plus complet et le plus rare qu’il y ait, il renferme beaucoup de Pièces qu’on rechercherait, bien inutilement ailleurs. »