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Page:L'oeuvre du Divin-Aretin - Partie I.djvu/25

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INTRODUCTION

delle Puttane di Venegia, que, pour ma part, j’attribue à l’Arétin.

Pour ce qui regarde les Ragionamenti, on a traduit ici la première partie qui se compose de trois Journées. Il y manque l’Avertissement dans lequel l’Arétin dédie son ouvrage à sa guenon en jouant sans doute sur le mot mona[1] qui avait à Venise un autre sens que l’on entend assez si l’on a parcouru les priapées que le Vénitien Baffo composa au xviiie siècle. La troisième Journée est la plus célèbre. Dès le xvie siècle, elle était imitée plutôt que traduite en français, et aussi en espagnol (1549). C’est d’après cette paraphrase intitulée Colloquio de las Damas et due à Fernand Xuarés que Gaspard Barth composa sa fameuse traduction latine intitulée Pornodidascalus.

La seconde partie est également formée de trois Journées qu’Alcide Bonneau a respectivement intitulées : l’éducation de la Pippa, les Roueries des Hommes, la Ruffianerie. Dans la première de ces Journées, la Nanna enseigne à sa fille, la Pippa, l’art d’être mérétrice. Le second jour, il s’agit des bons tours que les hommes s’ingénient à jouer aux courtisanes trop confiantes. Et le troisième jour, la Nanna et la Pippa, assises dans leur jardin, écoutent la Commère et la Nourrice parler de la Ruffianerie, c’est-à-dire des rapports entre les putains et les maquerelles. On a souvent donné le Zoppino, le Ragionamento des Cours et le Dialogue du Jeu comme étant la troisième partie des Ragionamenti. C’est là une erreur. Le Zoppino n’est pas de l’Arétin et les Six journées forment une œuvre distincte et complète. Le Ragionamento des Cours n’a pas encore été traduit ; il mérite cependant de l’être. Quant au Dialogue du Jeu, on en a traduit des fragments, et il n’est pas indigne non plus qu’on en publie une version complète.

Les traductions que l’on donne ici paraîtront souvent plus exactes que celles qui les ont précédées. Le traducteur de

  1. On connait le sens de moniche.