Page:Lébédeff - Abrégé de l’Histoire de Kazan, 1899.djvu/16

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ses domestiques, parce qu’il est vêtu d’une pelisse de peaux de moutons et porte un bonnet de la même fourrure, qu’on appelle « koula ». De la ville de Madjar nous sommes allés vers un endroit qu’on appelle Béchdag[1], parce que on y trouve cinq montagnes. On y voit une source d’eau chaude dans laquelle les Turcs se baignent. Nous sommes arrivés au lieu du campement le premier jour du Ramadhan (6 mai 1334), mais nous avons trouvé le camp levé et la place vide. Alors nous sommes retournés à l’endroit que nous avions quitté.

Je fis dresser une tente sur la colline et j’y attachai un guidon, tandis que j’ordonnai de placer les voitures et les chevaux derrière la tente. On vit bientôt la caravane approcher ; on appelle Ourdou, ce qui veut dire Ordà (en arabe) et nous vîmes toute une ville mouvante avec ses habitants ; elle avait ses mosquées et ses bazars et l’on voyait la fumée des cuisines : ils ont l’habitude de préparer leur nourriture pendant le voyage, tandis que les chevaux traînent leurs « arabas ». Quand on arrive au lieu du campement, on enlève les tentes des « arabas » et on les pose à terre, car elles sont transportées facilement. C’est ainsi qu’ils arrangent des mosquées et des boutiques. Les femmes du Sultan sont passées devant nous : chacune séparément avec ses gens. Quand la quatrième passa, la fille de l’Emir Yssa-Bek, elle remarqua ma tente et son guidon, et envoya quelques jeunes garçons et quelques jeunes filles me souhaiter la bienvenue ; elle s’arrêta pour attendre leur retour. Je lui envoyai un présent par un de mes compagnons de

  1. Ce mot est traduit en russe Piatigorsk ; c’est une station sanitaire du Caucase, très à la mode. Elle possède des sources d’eaux minérales.