Page:Lébédeff - Abrégé de l’Histoire de Kazan, 1899.djvu/17

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voyage, qu’elle reçut et à qui elle ordonna de m’inviter à m’arrêter auprès de son camp. Puis elle poursuivit sa route. Le Sultan arriva sur ces entrefaites et fit disposer son camp séparément.


Le grand Sultan Ouzbek-Khan.


Ce Sultan, possesseur d’un Empire immense, disposant d’un pouvoir absolu, grandi encore par ses mérites personnels, était considéré comme l’exterminateur des ennemis d’Allah et le lutteur pour la foi. Il possède Kaffa, Krym, Madjar, Azow, Soudag, Harezm et Séray qui est sa capitale.

Quand il voyage, il s’isole dans son camp avec ses esclaves et les seigneurs de sa cour, tandis que chaque « Khatoûn » a sa demeure particulière dans son camp. Quand il visite l’une d’entre elles, il se fait annoncer, et elle lui prépare une réception.

Sa manière de vivre étonne par sa régularité ; l’ordre le plus strict règne dans toutes ses affaires. Chaque vendredi après la prière, il a l’habitude de s’asseoir dans sa tente, merveilleusement ornée, et nommée pour cela « la tente d’or ». Elle consiste en quatre piquets en bois, recouverts de feuilles d’or ; au milieu se trouve un trône en bois recouvert de feuilles en argent doré ; les pieds de ce trône sont faits d’argent pur, et le dessus en est entièrement incrusté de pierres précieuses. Le Sultan est assis sur ce trône ; à sa droite se trouve la Khatoûn-Taïtouglou, et à côté d’elle Kabak-Khatoûn ; à gauche du Sultan la Khatoûne Bayaloûn et à côté d’elle la Khatoûn-Ourdoudjy. Le fils aîné du Sultan, Tina-Bek, se