Page:Lébédeff - Abrégé de l’Histoire de Kazan, 1899.djvu/23

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Mohammed fut d’améliorer la position stratégique de la ville. Cela fait, « il attira une masse de Tartares de

    ville résisterait aux Russes ? « Pourquoi venez vous m’importuner ? » répondit l’oracle, « je m’en vais d’ici, chassé par la force du christianisme… » Après quoi un grand serpent de feu s’envola du bourg dans un tourbillon de fumée notre.

    Les légendes concernant l’époque de l’existence indépendante de Kazan commencent et finissent par le mythe d’un serpent ailé.

    D’après cette légende au sujet de la fondation de Kazan, nous aboutirons à ces deux conclusions : 1° que la fondation de l’ancienne Kazan eut lieu après la conquête du royaume de Boulgare par les Tartares, et 2° que le fondateur de cette ville était un Khan de la Horde d’Or surnommé Saïne, c’est à dire le grand, le généreux, et peut-être Batou lui-même. Le premier fondateur de l’ancienne ville de Kazan était Ali-Bey, un des fils d’Abdoullah, Roi de Boulgar, qui s’était sauvé lors de l’invasion de Timourleuk ou Tamerlan. Pendant son règne il y avait un homme qui possédait des ruches disposées dans une forêt voisine de l’embouchure de la Kazanka. Cet homme avait une fille mariée, qui, étant enceinte, devait porter l’eau en ville en montant du bord de la rivière sur la colline escarpée au sommet de laquelle la ville était située. Cette femme souffrait beaucoup de cette ascension quotidienne et adressa des reproches au fondateur de la ville qui, disait elle : « n’avait point prévu combien il nous serait pénible, à nous pauvres femmes enceintes, de porter l’eau sur cette montagne. » Le Khan la fit venir et lui demanda quel autre emplacement elle aurait indiqué pour y bâtir une ville ? Là-dessus la jeune femme se mit à louer la beauté de Djilàn-Taou (*), où se trouvaient les ruches de son père. « L’emplacement est joli, » répliqua

(*) Yilan veut dire serpent en turc, mais les Tartares ont l’habitude d’ajouter la lettre djim z à tous les mots qui commencent par un yé s ; par exemple ils disent djouq au lieu de yo-q. Les Russes, en revanche, ne possèdent pas cette lettre, et ils l’ont changée en z. Ce qui fait qu’ils disent Zilant au lieu de Yilan, Djilan, et plus tard en parlant vite on en a fait Zilant, et, d’un serpent ordinaire, l’imagination en a fait un dragon, qui a été pris plus tard pour l’emblème de Kazan, et qui figure dans les armes de la ville.