Page:Lébédeff - Abrégé de l’Histoire de Kazan, 1899.djvu/54

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Si l’expédition de 1550 ne fut point couronnée de succès, elle fut signalée, en revanche, par un évènement fort important au point de vue stratégique — ; ce fut la fondation de la ville de Svyajsk.

À son retour de Kazan, l’armée s’arrêta à l’embouchure de la rivière Svyâga, à trente verstes de la capitale tartare. L’attention du Tzar fut attirée par une montagne en forme de tasse renversée, qui s’élevait au milieu de la prairie de la Svyâga et qu’on appelait « la montagne Ronde ». Le Tzar y alla à cheval avec quelques voïvodes, et après délibération, il fut décidé qu’on y construirait une ville pouvant servir de base d’opérations et de point d’appui pendant les expéditions contre Kazan et qui gagnerait à l’influence russe les tribus finnoises environnantes. Le Tzar revint à Moscou le 23 mars 1550. Au printemps, à peine les routes étaient-elles devenues praticables, que le Tzar envoya le Khan Schah-Ali avec 500 émigrés kazaniens et une forte armée pour bâtir la nouvelle ville. Les murs et l’église, faits en bois dans le district d’Ouglitch y furent envoyés sur des bateaux.

On commença par s’emparer de tous les bacs de l’ennemi sur le fleuve et le 16 mai 1551, au coucher du soleil, le vaillant Prince Sérébrény fit arborer le drapeau russe sur le sommet de la montagne où l’on chanta la prière du soir. Le matin du 18 mai, à l’aube, le Prince traversa le Volga, attaqua le faubourg de Kazan et détruisit un millier de Kazaniens endormis, entre autres une centaine de princes et de mirzas ; il délivra une quantité de prisonniers russes et, s’en tenant là, retourna vers l’embouchure de la Svyâga, où il devait attendre l’arrivée des forces russes principales qui vinrent en effet