Page:Lébédeff - Abrégé de l’Histoire de Kazan, 1899.djvu/77

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fortement ébréchés par les mines, furent restaurés ; la forteresse était en bois jusqu’en 1555, moment où le Tzar Jean IV ordonna de construire à Kazan un kremlin[1] en pierre (le mot kremlin s’est formé du mot musulman « kharemlik » défiguré ; il est devenu la dénomination de toute forteresse ou de tout palais impérial, entouré d’un mur dans les villes anciennes de la Russie). Les traits principaux de la ville tartare ont été conservés, mais les faubourgs se sont considérablement étendus.

Prendre la ville de Kazan n’était pas synonyme de subjuguer tout le royaume de Kazan. Les aristocrates de cette ville, qui purent se sauver, ne cessèrent pas de fomenter des séditions et des révoltes dans les environs, durant six ans (de 1552 à 1558) si bien que le Tzar se vit obligé de faire exterminer tous ces rebelles et presque tout le peuple tartare. Les tribus finnoises prêtèrent main forte aux princes tartares pendant leurs révoltes, qui ne se calmèrent que lorsqu’on eut tué en 1555 mille cinq cent soixante nobles, princes et mirzas kazaniens. Les malheureux avaient compté jusqu’au dernier moment sur l’aide de la Turquie, de la Crimée, d’Astrakhan et de la Horde Nogai. Les révoltes des tribus finnoises (idolâtres) et des restes de Tartares, continuèrent jusqu’en 1584, et se rallumèrent à chaque nouvelle occasion, même au xvie siècle, par exemple lors de l’insurrection de Stenka Razine ; le xviiie siècle lui-même n’a pas été exempt de petites révoltes aussitôt étouffées.

  1. Le kremlin de Kazan a été presqu’entièrement détruit une seconde fois par l’imposteur Pougatcheff en 1774. Fort heureusement Michelson est arrivé à temps pour le repousser et le forcer à quitter les prairies de Kazan.