Page:Lébédeff - Abrégé de l’Histoire de Kazan, 1899.djvu/76

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Nous apprenons par le cadastre de Kazan que depuis la seconde moitié du xvie siècle on y introduisit un régime tout à fait militaire, et que cette cité avait le caractère d’une ville toujours en état de siége. Immédiatement après la prise de la ville, on transforma le palais des Khans et les mosquées en dépôts d’artillerie, de poudre et d’autres munitions ; les tours de la ville et des faubourgs furent munies de canons et de fusils, avec des canonniers et des tirailleurs toujours présents. Il entrait dans les devoirs des voïvodes de faire faire aux soldats une ronde chaque nuit dans la ville et ses faubourgs ; souvent le grand voïvode lui-même allait de nuit inspecter les différents postes et les gardiens. Des fonctionnaires spéciaux étaient chargés de fermer les portes de la ville, dont ils donnaient les clefs au grand voïvode. Jour et nuit une patrouille de boyards à cheval, faisait le tour de la ville pour veiller à la sécurité des habitants, faire la police et réfréner l’ivrognerie dans les tavernes et tenir la main à ce que les lumières fussent éteintes dans toutes les maisons à l’heure indiquée. Il était défendu aux Tattars de vivre dans les faubourgs et l’entrée de la forteresse leur était interdite. Ils furent obligés de s’établir en dehors de l’enceinte de la ville, au delà du Boulaq, où ils fondèrent plus tard deux faubourgs, l’ancien et le nouveau.

Les Russes n’ont pas eu besoin de bouleverser la ville quand ils s’en emparèrent ; ils gardèrent la forteresse et les faubourgs. Les murs et les bastions de la forteresse,