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LE LANGAGE DES ANIMAUX

à le presser pour en obtenir une autre. Il dit ce qu’il put pour échapper à ses questions. Plus il s’efforçait de lui échapper, plus elle le pressait.

Enfin, il lui déclara que s’il le disait, il mourrait à l’instant. Mais elle ne s’en souciait guère : Il faut me le dire à tout prix.

Quand ils furent arrivés chez eux, ils descendirent de cheval ; le mari ordonna qu’on lui creusât une tombe. Il se coucha dedans et dit à sa femme : Tu me forces à te dire pourquoi j’ai ri ; entends-le et je vais mourir. En disant ces paroles, il regarda autour de lui et vit le vieux chien qui avait quitté son troupeau. Il pria sa femme de lui donner un morceau de pain ; elle le lui donna, mais le chien ne voulut même pas le regarder ; il versait des larmes abondantes. À la vue du pain, le coq accourut et se mit à le becqueter.

— Ne dirait-on pas, s’écria le chien, que tu crèves de faim. Et voilà notre maître qui va mourir !

Le coq répliqua : Puisque c’est un imbécile, qu’il meure ! À qui la faute : j’ai cent femmes ; quand je trouve un grain de mil, je les appelle toutes et j’avale le grain. S’il y