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CONTES SLAVES

sans cesse piauler je ne sais quoi derrière le poêle ; ils avaient bien souvent cherché ce que cela pouvait être ; ils avaient retourné le foyer sens dessus dessous, mais ils n’avaient rien pu trouver. Le jour de leur départ, en enlevant leur pauvre mobilier, ils entendirent derrière le poêle un bruit de plus en plus fort. Tandis qu’ils prêtaient l’oreille, crac ! crac ! voici que sort du foyer une figure maigre et pâle, d’ailleurs en somme une assez jolie fille.

— Quel diable cela peut-il être ? s’écrie le père.

— Juste ciel ! s’écrient la mère et tous les enfants.

— Je ne suis pas le diable, s’écrie la frêle créature, je suis votre misère : j’ai appris que vous déménagiez, il faut que vous m’emmeniez avec vous.

Le laboureur n’était pas bête ; il réfléchit un moment ; au lieu de chercher à étrangler sa misère, — elle était si fine et si leste qu’il ne lui aurait certainement rien fait, — il s’inclina profondément devant elle.

— Madame, lui dit-il, puisque vous vous plaisez tant avec nous, accompagnez-nous ; mais, comme vous voyez, nous faisons nous--