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CONTES SLAVES

Le gars remercia mille fois et se mit en route pour retourner chez lui. À peine entré dans le bois le plus proche, il voulut essayer la vertu merveilleuse de son mouton ; aux paroles magiques, le mouton se secoua, et de sa laine blanche il tomba une pluie de pièces d’or. L’heureux berger les ramassa et s’en retourna tout joyeux chez lui : il comptait en esprit ses richesses et se voyait déjà vivant comme un prince.

Vers le soir, il arriva à une auberge et y entra pour y passer la nuit. Il fit appeler aussitôt l’aubergiste et lui recommanda de bien faire garder son mouton à l’écurie.

— Surtout, ajouta-t-il (très imprudemment), gardez-vous bien de lui dire : « Mouton, secoue-toi. »

Puis il se fit préparer un bon souper et alla se coucher.

L’aubergiste était fort curieuse. Pourquoi ce voyageur avait-il défendu de dire certaines paroles à son mouton ? Cette question l’inquiétait. Dès que tout le monde fut couché, elle alla trouver le mouton et s’empressa de lui dire :

— Mouton, secoue-toi !

Étrange spectacle ! Les pièces d’or se met-