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CONTES SLAVES

se présenter. C’était le fils d’un prince de Milan ; il était assez beau garçon et fort agréable. Il avait pendant de longues années voyagé sur terre et sur mer, visité les cours des souverains ; il racontait ses voyages de la façon la plus intéressante. Il était l’orgueil de sa principauté et on l’estimait chez les rois. Il apportait au doge et à la dogaresse des présents en ivoire et en ébène, et à leur fille un perroquet d’une beauté merveilleuse qu’il avait pris peu de temps auparavant dans une forêt de l’Orient.

Mais la fille du doge, dès qu’elle l’aperçut par la fenêtre, ne voulut même pas le regarder. Elle ferma la fenêtre si violemment que les carreaux éclatèrent ; elle lui fit dire de s’en aller immédiatement ; s’il avait pris la peine de se regarder dans un miroir, il devait comprendre qu’il n’était point digne d’épouser une pareille beauté.

Là-dessus Zora courut de nouveau dans le bois en poussant des cris de rage. La Vila apparut. Elle tenait dans la main une corbeille pleine de bluets.

— Que me veut encore ma filleule ? demanda-t-elle.

— Ce que je veux ? Te moques-tu donc de