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Page:Léger - Recueil de contes populaires slaves, 1882.djvu/68

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CONTES SLAVES

j’ai pu pour ton bonheur. Il dépend avant tout de toi. Tu es absolument libre. Je ne t’oublierai pas dès que je pourrai t’envoyer des prétendants. En attendant, je regrette ces pauvres fleurs que j’avais cueillies pour toi et que je me vois forcée de jeter maintenant.

— Jette-les. J’aimerais mieux ne jamais me marier que d’épouser un monstre comme ceux que tu m’envoies l’un après l’autre. Je te prie, une fois pour toutes, de vouloir bien ne plus t’occuper de moi. Ma beauté me suffit : tu me l’as donnée, tu ne peux pas la reprendre. Je saurai bien sans toi trouver l’époux qu’il me faut.

Comme elle disait ces mots, on entendit dans la forêt des voix mystérieuses qui répétaient :

— Cheveu blanc ! Cheveu blanc !

Ces voix accompagnèrent Zora jusqu’à la porte du château paternel. Là on lui apprit que le prince de Milan était parti, et qu’avant de s’en aller il s’était fiancé à la servante qui avait été chargée de lui signifier son congé.