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CONTES SLAVES

une lettre fort courtoise pour demander sa main.

Zora courut consulter ses deux oiseaux ; l’un lui chanta son refrain habituel, qu’elle était plus belle que la lune et le soleil. Zora, charmée, doubla sa ration de millet. L’autre, devenu vieux, murmura quelques mots sans suite, ce qui lui valut de la part de la reine de Chypre un bon coup d’éventail sur le bec.

Le lendemain, Zora se leva de grand matin et appela sa servante :

— Peigne-moi, lui dit-elle, et fais-moi les tresses les plus élégantes que tu pourras. J’attends aujourd’hui un prétendant ; je lui plais, paraît-il, et il vient tenter fortune auprès de moi. Coiffe-moi le mieux que tu pourras, et je te récompenserai royalement. Ce n’est pas, tu le sais, que je sois coquette. Mais la convenance exige…

— Qu’est-ce donc ? s’écria Zora en remarquant que la servante s’était brusquement arrêtée.

— Rien, madame, rien !

— Comment rien ? On ne s’étonne pas de rien. Je veux savoir ce que c’est.

— Mais rien, madame, rien. Un cheveu gris.