qu’il était réellement, un magicien des montagnes. Le berger le reconnut, parce que les magiciens ont trois yeux. Ce magicien était un homme très habile ; il savait prendre toutes les formes qu’il voulait. Malheur à qui eût osé lui résister !
Le berger eut grand peur du magicien ; mais il avait encore plus peur de sa femme. Le magicien lui demanda où il avait été, ce qu’il avait vu. Le berger fut épouvanté de ces questions. Que dire ? Il avait peur du vieux serpent et du parjure. Il avait trois fois plus peur du magicien.
Cependant, quand par trois fois le magicien eut renouvelé sa question, quand il le vit se dresser et grandir devant lui, il oublia son serment.
Il raconta où il avait été et comment il avait pénétré dans le rocher.
— Bien, dit le magicien. Viens avec moi. Montre-moi l’herbe et le rocher.
Le berger le suivit.
Quand on fut arrivé au rocher, le berger arracha un brin de l’herbe et en toucha le rocher qui s’ouvrit. Mais le magicien ne voulut pas que le berger entrât ; lui-même n’entra point ; il tira un livre de sa poche et se