Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

prendrait, précisément parce qu’elle est trop russe. Non parce qu’elle a été écrite en russe, — on l’a fort bien traduite dans toutes les langues, — mais parce qu’elle est entièrement imprégnée de l’esprit russe. Et, troisièmement, si même quelque étranger, par exeption, la comprenait, il ne pourrait l’appliquer. C’est là son troisième défaut. Je me suis entretenu avec quel- 2ues délégués venus ici, et j’espère, au cours du Congrès, sans y prendre part personnellement, — à mon grand regret, cela m’est impossible, — du moins causer de façon détaillée avec un grand nombre de délégués de différents pays. J’ai eu l’impression qu’avec cette résolution, nous avons commis une faute grave, nous coupant nous-mêmes le chemin vers de nouveaux progrès. Comme je l’ai dit, le texte est fort bien rédigé, et je souscris à tous ses 50 paragraphes ou plus. Mais nous n’avons pas compris comment il fallait présenter aux étrangers notre expérience russe. Tout ce qui est dit dans la résolution est resté lettre morte. Or, à moins de comprendre cela, nous ne pourrons aller de l’avant. J’estime que le plus important pour nous tous, tant pour les Russes que pour les camarades étrangers, c’est que, après cinq ans de révolution russe, nous devons nous instruire. C’est maintenant seulement que nous pouvons le faire. Je ne sais combien de temps nous aurons cette possibilité. Je ne sais combien de temps les puissances capitalistes nous laisseront étudier tranquillement. Mais chaque instant libre, à l’abri des batailles, de la guerre, nous devons l’utiliser pour étudier, et cela par le commencement.