Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/38

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tantôt de l’autre ; il en a toujours été ainsi dans toutes les révolutions, et il est absolument impossible que dans la société capitaliste, où le prolétariat et la bourgeoisie forment deux camps ennemis, il n’y ait pas entre eux de couches intermédiaires. L’existence de ces éléments hésitants est historiquement inévitable, et, par malheur, de tels éléments, qui ne savent pas eux-mêmes de quel côté ils se rangeront demain, existeront encore assez longtemps.

Je voudrais faire une proposition pratique : adopter une résolution dans laquelle trois points doivent être expressément mentionnés.

Premièrement : une des tâches essentielles pour les camarades des pays d’Europe occidentale consiste à expliquer aux masses la signification, l’importance et la nécessité du système des Soviets. En cette matière, on observe une compréhension insuffisante. S’il est vrai que Kautsky et Hilferding ont fait faillite en tant que théoriciens, il n’est pas moins vrai que les derniers articles de la Freiheit prouvent qu’ils reflètent correctement l’état d’esprit des éléments retardataires du prolétariat allemand. Chez nous aussi, la même chose s’est produite : au cours des premiers huit mois de la révolution russe, la question de l’organisation des Soviets était très discutée ; les ouvriers ne comprenaient pas bien en quoi consiste le nouveau système et si l’on peut former avec les Soviets un appareil d’Etat. Dans notre révolution, nous avons progressé par l’action pratique et non par la voie théorique. Par exemple, nous n’avions pas posé la question de l’Assemblée Constituante