Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/49

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rant du XXe siècle, cette phase nouvelle, suprême et ultime du capitalisme a pris son aspect définitif. Vous savez tous, bien entendu, que le trait le plus caractéristique, le trait essentiel de l’impérialisme réside dans le fait que le capital a atteint de vastes proportions. A la place de la libre concurrence est apparu le monopole, aux proportions gigantesques. Un nombre infime de capitalistes ont pu concentrer entre leurs mains parfois des branches entières de l’industrie ; celles-ci sont passées aux mains d’ententes, de cartels, de syndicats, de trusts, de caractère souvent international. Des branches entières de l’industrie, non seulement à l’intérieur des différents pays, mais également à l’échelle mondiale, se sont ainsi trouvées accaparées par les monopolistes, sous le rapport financier, sous celui du droit de propriété et, pour une part, sous celui de la production. Sur ce terrain s’est affirmée la suprématie sans précédent d’un nombre infime de grandes banques, de rois de la finance, de magnats de la finance qui transformaient en fait les républiques même les plus libres en monarchies financières. Dès avant la guerre, la chose était reconnue publiquement par des auteurs nullement révolutionnaires, comme Lysis en France.

Cette domination d’une poignée de capitalistes atteignait son point culminant au moment où le globe terrestre se trouva partagé, non seulement au sens de l’accaparement des différentes sources de matières premières et des moyens de production par les plus grands capitalistes, mais également au sens de l’achèvement du partage préalable des colonies. Il y a quarante ans, on