Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/50

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comptait un peu plus de 250 millions d’habitants de pays coloniaux dominés par six puissances capitalistes. A la veille de la guerre de 1914, les colonies comptaient près de 600 millions d’habitants. En y ajoutant des pays comme la Perse, la Turquie, la Chine, qui étaient déjà à ce moment des semi-colonies, on obtenait en chiffres ronds une population d’un milliard d’hommes asservis aux pays les plus riches, les plus civilisés et les plus libres, en vertu du régime de dépendance coloniale. Et vous savez qu’en dehors d’une dépendance directe politique et juridique, la dépendance coloniale implique toute une série de rapports de dépendance financière et économique, toute une série de guerres que l’on ne considérait pas comme telles parce qu’elles n’étaient souvent que des carnages, à une époque où les armées impérialistes d’Europe et d’Amérique pourvues des moyens d’extermination— les plus perfectionnés, massacraient les habitants sans armes et sans défense des pays coloniaux.

C’est de ce partage du globe, de cette domination des monopoles capitalistes, de cette omnipotence d’un nombre infime de grandes banques (deux, trois, quatre ou cinq, pas plus, par Etat), que devait naître inévitablement la première guerre impérialiste de 1914-1918. On s’est battu pour un nouveau partage du monde, on s’est battu pour savoir lequel de ces groupes infimes de grands Etats, l’anglais ou l’allemand, aurait la possibilité et le droit de piller, d’opprimer, d’exploiter la terre entière. Vous savez que la guerre a tranché cette question au profit du groupe anglais. Mais elle n’a fait qu’exaspérer à l’ex-