Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lières ; quand il y aura un traité, vous verrez que tout ira bien. Mais quand ce pacte fut publié, les pires adversaires du bolchevisme ont dû le renier ! Dès son entrée en vigueur, il s’est trouvé que le petit groupe des pays les plus riches, ce « quatuor des gros » — Clemenceau, Lloyd George, Orlando et Wilson — fut chargé de régler les nouveaux rapports ! Et quand la machine du pacte fut mise en route, ce fut la catastrophe générale !

Nous l’avons vu par les guerres contre la Russie. Faible, ruinée, accablée, la Russie, le pays le plus retardataire, lutte contre toutes les nations, contre l’alliance des Etats riches, puissants, qui dominent le monde, et elle sort victorieuse de cette lutte. Nous ne pouvions opposer des forces tant soit peu équivalentes, et nous fûmes pourtant les vainqueurs. Pourquoi ? Parce qu’il n’y avait pas ombre d’unité parmi eux, parce que chaque puissance agissait contre une autre. La France voulait que la Russie lui payât ses dettes et devînt une force redoutable contre l’Allemagne ; la Grande-Bretagne désirait le partage de la Russie, elle tentait de s’emparer du pétrole de Bakou et de conclure des traités avec les pays limitrophes de la Russie. Parmi les documents officiels anglais, il existe un livre qui énumère très consciencieusement tous les Etats (on en compte 14) qui, il y a six mois, en décembre 1919, promettaient de prendre Moscou et Petrograd. La Grande-Bretagne fondait sur eux sa politique et leur prêtait des millions et des millions. Mais aujourd’hui, tous ces calculs ont fait fiasco et tous ces prêts sont perdus.