plusieurs millions d’hommes et les débuts de la formation d’une Armée Rouge de volontaires, tels sont les faits.
Comparez ces faits au mot d’ordre d’une guerre révolutionnaire en janvier-février 1918, et le sens de la phrase révolutionnaire vous deviendra clair.
Si la « défense » de la guerre révolutionnaire par nos organisations, disons celles de Piter et de Moscou, n’était pas une phrase, nous aurions vu, d’octobre à janvier, d’autres faits : nous aurions vu de leur part une résistance acharnée contre la démobilisation. Rien de pareil ne s’est vu.
Nous aurions pu observer l’envoi, par Petersbourg et Moscou, de dizaines de milliers de propagandistes et de combattants au front, nous aurions eu tous les jours des nouvelles sur les progrès de leur lutte contre la démobilisation, sur leur triomphe, sur l’arrêt de cette démobilisation. Rien de pareil ne s’est produit.
Nous aurions eu des centaines de télégrammes, nous annonçant que des régiments, se constituant en Armée Rouge, arrêtaient la démobilisation par les moyens de la terreur, qu’ils rénovaient la défense, qu’ils s’apprêtaient à résister à un assaut éventuel de l’impérialisme allemand.
Rien de pareil n’a eu lieu. La démobilisation bat son plein. L’ancienne armée n’existe plus. La nouvelle armée commence à peine à se former.
Celui qui ne veut pas se bercer de mots, de déclamations ou d’exclamations, celui-là ne peut pas refuser de voir que le « mot d’ordre » d’une guerre révolutionnaire en février 1918 est une phrase vide de tout sens, qui ne signifie rien de réel, rien de substantiel. Un sentiment, un vœu, la révolte, l’indignation : voilà le seul contenu de ce mot d’ordre au moment actuel. Un mot d’ordre qui n’a qu’un pareil contenu se dénomme justement la phrase révolutionnaire.
Les actes de notre parti et du Pouvoir Soviétique, à Moscou comme à Piter, ont démontré qu’on n’est point parvenu au-delà des tout premiers pas dans la création d’une Armée Rouge de volontaires. C’est un fait désagréable, mais c’est un fait. Recouvrir ce fait de déclamations,
