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Page:Lénine - La Révolution bolcheviste.djvu/71

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en même temps que non seulement on laisse la démobilisation suivre son cours, mais qu’on ne proteste pas contre elle, cela voudrait dire qu’on se contente d’une griserie de paroles.

Une preuve frappante de ce qui est dit plus haut se trouve dans le fait que la plupart des adversaires d’une paix séparée au comité central de notre parti votèrent contre la guerre révolutionnaire, aussi bien en janvier qu’en février. Que veut dire ce fait ? Il veut dire que l’impossibilité d’une guerre révolutionnaire est reconnue unanimement par tous ceux qui ne craignent pas de regarder la vérité en face.

La vérité, on l’écarte ou on s’efforce de l’écarter, en de pareils cas, par des subterfuges. Jetons un coup d’œil sur ces subterfuges.

2.

Subterfuge n° 1. La France en 1792 était aussi en anarchie, mais la guerre révolutionnaire a tout guéri, a inspiré la foi à tous, a provoqué l’enthousiasme et a été victorieuse. Ge ne seraient que les hommes de peu de foi, les opportunistes qui pourraient s’opposer à une guerre révolutionnaire, notre révolution étant encore plus profonde.

Comparons ce subterfuge ou cet argument aux faits. Les faits nous disent qu’en France fut d’abord constituée la base économique pour une organisation nouvelle et meilleure de la production dont la puissante armée révolutionnaire fut le résultat, la superstructure. La France jeta le féodalisme à bas plus tôt que les autres pays, elle le balaya dans plusieurs années de révolution victorieuse et mena à la lutte contre des peuples arriérés au point de vue économique et politique un peuple fortifié par l’élimination du féodalisme, fort de la liberté et de la terre conquises, et non point fatigué par des guerres précédentes.

Comparez à ces faits la situation actuelle de la Russie. La guerre a amené une lassitude immense. Un régime économique nouveau qui serait supérieur au capitalisme