Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/107

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tique-bourgeoise). Ensuite, avec la classe paysanne pauvre, avec le demi-prolétariat, avec tous les exploités contre le capitalisme, y compris les riches campagnards, les accapareurs, les spéculateurs, et dès lors la révolution devient socialiste. Tenter de dresser artificiellement une muraille de Chine entre l’une et l’autre, de les séparer l’une de l’autre par autre chose que par le degré de préparation du prolétariat et le degré de son union avec la classe pauvre des campagnes, c’est dénaturer à l’extrême le marxisme, l’avilir et le remplacer par le libéralisme. C’est vouloir, en se référant d’une manière soi-disant savante au progrès constitué par le régime bourgeois par rapport à la féodalité, faire œuvre de réaction en défendant la bourgeoisie par rapport au prolétariat socialiste.

Du reste, si les Soviets personnifient une forme et un type incomparablement plus hauts du démocratisme, c’est précisément parce que, groupant et entraînant dans la politique la masse des ouvriers et paysans, ils sont l’institution la plus proche du « peuple » ; au sens où Marx en 1871 parlait de la vraie révolution populaire, et offrent le baromètre le plus sensible du développement et du degré croissant de maturité politique et de la conscience de classe des masses. La Constitution Soviétiste n’a pas été écrite d’après un « plan », elle n’a pas été composée dans un cabinet et n’a pas été imposée aux travailleurs par les juristes bourgeois. Non, cette Constitution a surgi au cours du développement de la lutte de classes, à mesure que mûrissaient les antagonismes de classes. Cela est confirmé par les faits mêmes que Kautsky est obligé de reconnaître.

Au début, les Soviets groupaient la classe paysanne