Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/109

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bolchéviks qui eurent la prédominance (à Pétrograd et à Moscou vers novembre 1917), tandis que parmi les s.-r, et les menchéviks, la scission s’accentuait.

Le triomphe de la révolution bolchéviste marque le terme des hésitations, assure la destruction de la monarchie et de la grande propriété foncière, qui, avant la révolution de novembre, n’avait pas été détruite. La révolution bourgeoise a été menée par nous à son terme. La masse paysanne tout entière a marché derrière nous. Son antagonisme envers le prolétariat socialiste ne pouvait se manifester au premier abord. Les Soviets groupaient alors la classe paysanne en général. La différenciation des classes au sein de la masse paysanne n’était pas encore mûre, ne s’était pas encore manifestée extérieurement.

Ce processus alla se développant durant l’été et l’automne de 1918. L’insurrection contre-révolutionnaire des Tchéco-Slovaques réveilla les accapareurs. À travers toute la Russie, passa une vague d’insurrections d’accapareurs. Ce n’est ni par les livres, ni par les journaux, mais par la vie que les paysans pauvres apprirent l’incompatibilité de leurs intérêts avec ceux des accapareurs, des riches et de la bourgeoisie rurale. Les socialistes-révolutionnaires de gauche, comme tout parti petit-bourgeois, reflétaient les oscillations des masses et, précisément dans l’été de 1918, ils se scindèrent : une partie d’entre eux fit cause commune avec les Tchéco-Slovaques (insurrection de Moscou, pendant laquelle Prochiane, devenu pour une heure maître du télégraphe, informa la Russie du renversement des bolchéviks ; ensuite, trahison de Mouraviev, commandant en chef de l’armée opposée aux Tchéco-Slovaques, etc.) ; une autre partie resta fidèle aux bolchéviks.