Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/115

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grande propriété, en la partageant en petits lots que les paysans sans terre auraient pris à ferme. On eût encore fait en une certaine mesure du socialisme… ».

Kautsky, comme toujours, s’en tire avec le fameux : « … d’une part, on ne peut s’empêcher de reconnaître, d’autre part, il faut reconnaître. » Il met côte à côte différentes solutions, sans se demander, idée qui est la seule juste, la seule marxiste, quelles doivent être les étapes du capitalisme au communisme dans telles et telles conditions particulières. En Russie, il y a des ouvriers agricoles, mais en petit nombre, et Kautsky n’a pas entamé la question posée par le Pouvoir des Soviets de savoir comment passer à la culture en commun et en associations. Le plus curieux pourtant, c’est que Kautsky veut voir « une certaine mesure de socialisme » dans la location à terme de petits lots de terre. Ce n’est là au fond qu’une formule petite-bourgeoise, et il n’y a là rien du tout de socialiste. Si l’État qui afferme la terre n’est pas un État du type Commune, mais une république bourgeoise parlementaire, (comme le suppose toujours Kautsky), la location de la terre par petits lots ne sera qu’une réforme libérale topique.

Kautsky ne dit rien de ce que le Pouvoir Soviétiste ait aboli toute propriété sur la terre. Bien pis. Il se livre à un véritable escamotage en citant les décrets du Pouvoir des Soviets de façon à en omettre l’essentiel.

Après avoir déclaré que la « petite production aspire au droit absolu de propriété privée sur les moyens de production », que la Constituante aurait été la « seule autorité » capable d’empêcher le partage (affirmation qui provoquera la risée en Russie, car tout le monde sait que les ouvriers et les paysans ne