Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/81

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Qu’est-ce que l’internationalisme ?


Kautsky se croit et se proclame internationaliste de l’air le plus convaincu. Il traite les Scheidemann et Cie de « socialistes de gouvernement ». En défendant les Menchéviks, (Kautsky n’avoue pas sa solidarité avec eux, mais il applique toutes leurs idées), il a montré avec une belle évidence la qualité de son « internationalisme ». Or, comme Kautsky n’est pas une unité, mais le représentant d’un courant inévitablement créé par l’atmosphère de la IIe Internationale, Longuet en France, Turati en Italie, Nobs, Grimm, Graber et Naine en Suisse, Ramsay Macdonald en Angleterre, etc.), il y aura profit à nous arrêter sur l’ « internationalisme » de Kautsky.

En faisant remarquer que les menchéviks, eux aussi, ont été à Zimmervald (c’est un diplôme, sans doute, mais un diplôme un peu avarié), Kautsky fait le tableau suivant des idées des menchéviks, avec lesquels il est d’accord.

« … Les menchéviks voulaient la paix universelle. Ils voulaient que tous les belligérants adoptent la formule : pas d’annexions, pas de contributions. Jusqu’à ce que cela fût fait, l’armée russe, suivant eux, devait rester prête au combat. Les bolchéviks, eux, exigèrent la paix immédiate à tout prix, ils étaient disposés en cas de besoin à conclure une paix séparée ; ils s’efforcèrent de la rendre inévitable en augmentant la désorganisation de l’armée déjà grande sans cela » (p. 27). Selon Kautsky, les bolchéviks ne devaient pas s’emparer du pouvoir mais se contenter de la Constituante.