Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/82

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Ainsi, voici en quoi consiste l’internationalisme de Kautsky et des menchéviks : exiger des réformes du gouvernement bourgeois impérialiste, mais continuer à le soutenir, continuer à soutenir la guerre menée par ce gouvernement, jusqu’à ce que tous les belligérants aient adopté la formule : ni annexions, ni contributions. C’est bien là l’idée exprimée maintes fois et par Turati, et par les kautskystes, (Haase et Cie) et par Longuet et ses amis, tous se disant pour la « défense de la patrie ».

Au point de vue théorique, c’est là une impuissance complète à se séparer des social-chauvins, c’est ne rien comprendre à la question de la défense de la patrie. Au point de vue politique, c’est le nationalisme bourgeois substitué à l’internationalisme, c’est passer au réformisme et renier la révolution.

Le principe de la « défense de la patrie », c’est une trahison du point de vue du prolétariat et une légilimation de la guerre. Et comme la guerre, sous la république aussi bien que sous la monarchie, que les armées ennemies soient sur notre territoire ou en territoire étranger, reste impérialiste, le principe de défense de la patrie n’est en fait qu’une complicité avec la bourgeoisie impérialiste et conquérante, une véritable trahison envers le socialisme.

En Russie, même sous Kérensky, en république démocratique bourgeoise, la guerre gardait son caractère impérialiste, puisque c’est la bourgeoisie, classe dominante, qui la menait, et que la guerre est le prolongement de la politique ; le caractère impérialiste de la guerre a été démontré de façon frappante par les traités secrets concernant le partage du monde et le pillage des pays étrangers, conclus par le tsar avec les capitalistes d’Angleterre et de France.