Page:Léo - Coupons le Câble !, 1899.djvu/31

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bulles papales fulminèrent, on les brûla. De leur côté, les catholiques apprêtèrent leurs armes et leurs bûchers. En France, sous la régence de Catherine de Médicis, le parlement porta peine de mort contre les hérétiques ; la Sorbonne, sans examen des doctrines, les condamna. On défendit les prêches dans les campagnes, et les bûchers s’allumèrent à Paris, à Toulouse, à Montpellier.

Tout le Nord de l’Europe et une partie de la Suisse et de l’Allemagne étaient du parti de la Réforme. La France resta catholique, avec l’Espagne et l’Italie, pour des motifs politiques et personnels. Ce fut pour elle un grand malheur ; elle restait inféodée au fanatisme, au servilisme de la pensée et de l’action, et allait au-devant des troubles et des trahisons, auxquels elle est encore soumise ! Les protestants étaient sur la voie de l’examen, de la liberté de l’esprit humain, qui nous eût ouvert des toutes plus faciles et plus promptes. Le parti protestant était en France très fort et très nombreux ; il fut héroïque. Il faillit l’emporter et ne fut vaincu que par l’excès du crime.

Au commencement de la guerre contre les Huguenots, des bûchers furent élevés dans Paris flambant comme en Espagne et dans les Flandres.

Ce fut aux lueurs de ces bûchers que se forma, sous la conduite de l’Espagnol Ignace de Loyola, cette Compagnie de Jésus qui, pour continuer le règne de la Foi, jura d’employer tous les moyens : le mensonge en actes et en paroles, le meurtre, l’empoisonnement, la trahison, la calomnie, sous