Page:Léo - Coupons le Câble !, 1899.djvu/30

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Au xive siècle, l’exubérance du Catholicisme, les décisions bizarres de ses conciles, ses excès de pouvoir, ses dogmes extravagants, la prétention obstinée d’arracher l’homme à sa propre vie, excitèrent de vives protestations en Angleterre, en Bavière, en France. On attaquait l’étrange composition du Dieu unique en trois personnes, la confession, et surtout l’Eucharistie. Quoi, le Créateur des mondes et de l’Humanité se réduirait à la capacité d’une pilule pour s’introduire dans la bouche et les entrailles de sa créature. Quelle bouffonnerie ! et quelles conséquences ! N’était-ce pas manquer de respect à Dieu ! On refusait de comprendre et d’accepter de telles choses ! Le protestant éclairé, sage, se séparait du troupeau chrétien. Il accusait Rome d’impiété, de folie, tout au moins d’insanité, et n’avait pas tort. Était-on obligé de soumettre à de pareils dogmes la hauteur de sa conscience ? Non assurément ! Et pourquoi, d’autre part, le prêtre renoncerait-il à la vie complète, à la famille, instituée par Dieu même au jour de la création ? La religion ne pouvait impliquer le dédain de la Vie et de la Nature, œuvres divines ! On attaquait en outre le trafic honteux des indulgences ; les vœux monastiques, etc…

Ainsi parlaient Wiclef en Angleterre, Jean Huss et Luther en Allemagne, Calvin en France, et Michel Servet l’Aragonnais, autour desquels le sens commun et la dignité humaine augmentaient chaque jour le nombre des disciples. De grandes disputes éclatèrent ; de gros livres furent écrits ; les