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Page:Léo - Coupons le Câble !, 1899.djvu/56

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moins la sportule. Aujourd’hui, à votre associé, le citoyen pauvre, vous donnez la mort ! C’est un grand progrès d’être chrétien ! L’Individu, le type social, celui qui est la vie même, la force, le droit moral de l’Humanité, vague par nos rues luxueuses, morne, affamé, humilié, — après des sept à huit mille ans de sociétés légiférantes, — cherchant la vie, et ne trouvant que la fosse commune !

Ce fait odieux, on le connaît bien ! Il se publie souvent, et plusieurs fois, au milieu des faits divers de la journée. On lit… et l’on passe… Et l’on va, songeant à ses plaisirs et à sa fortune, traitant le socialisme de rêverie, et vantant le progrès… des machines. Car le règne des prêtres ne nous permet que celui-là !

Que sommes-nous donc ?…

De pauvres plantes, avides de soleil et de lumière, transportées hors du sol et de l’atmosphère où elles devaient grandir, et reléguées dans une serre étroite, à chaleur factice et fétide, où elles s’étiolent, où le palmier puissant devient arbuste chétif.

Le catholicisme, étroit et dur, ne développe rien, ni lui-même. Il réprime, il opprime, il rapetisse, il étouffe la vie, qu’il déteste et combat.

— Aime ton semblable ! vous disent la Nature et la Raison ; celui qui est animé de la même vie que toi ; dont le bien est ton bien, et le mal ton mal.

— Il ne faut aimer que Dieu, dit l’homme noir. Tu ne feras du bien aux autres hommes que pour l’amour de Dieu. Tu dois maudire et tuer tous ceux