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Page:Léo - Coupons le Câble !, 1899.djvu/75

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de payer les frais de sa croyance. Les libres penseurs s’arrangent entre eux pour fournir aux dépenses de leurs assemblées ou conférences ; les ouvriers de même, et cela est juste ! Quant à obliger ceux-là à payer leurs ennemis, qui sont en même temps ceux de la Patrie, pour enseigner au peuple des superstitions, de la part d’un gouvernement qui se prétend laïque, c’est une inconvenance incompréhensible, une hypocrisie coupable ! — Et si réellement nous en avons fini avec les jésuites de gouvernement, si, chose étrange et nouvelle, ce sont, à une exception près, des hommes honnêtes et bien intentionnés qui les remplacent, un tel reliquat de ruse et de barbarie doit cesser immédiatement !

La morale catholique est la soumission basse et vile, sans examen, à toute puissance établie. C’est la mort de l’esprit et de la conscience, Est-ce donc là ce qu’il faut enseigner au peuple pour qu’il soit républicain ? — L’absurdité de ses dogmes est contraire à la raison. Il ne faut pas chercher à les comprendre. Ce sont des mystères ! Peut-on croire ce qu’on ne comprend pas ? — Oui, mais seulement à Bicêtre ou à Charenton. — L’amour d’un Dieu (inconnu) qui doit primer toute affection humaine, éteint l’amour et la fraternité entre les hommes, au point qu’on en a dû faire un devoir chrétien ; on doit aimer ses semblables pour l’amour de Dieu. L’intention est bonne ; mais cela se perd en chemin. Et non sans motifs ; car la créature est vile et méprisable ; on doit donner tout