Page:Léo - Les Désirs de Marinette.djvu/16

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baiser d’amour.

» — Et maintenant, dit la jeune fille en relevant son front éclatant des plus chastes feux, Gaston, nous voilà fiancés pour l’éternité ! Jamais d’autres lèvres… etc. »


Marinette avait rougi, et détournait la tête pour le cacher. Joseph prit sa main, l’attirant doucement à lui.

— Mon Dieu ! que voulez-vous ? murmura-t-elle en rapprochant un peu son visage ; mais le front toujours baissé.

— C’est une chose que je n’ose pas vous dire, Marinette, comme de vous lire ces lignes, je ne pouvais pas. Je ne sais pas ce que j’ai… ou plutôt, si, je le sais bien…

La jeune fille se taisait ; il reprit tout tremblant :

— Et vous, Marinette, le devinez-vous ?

Elle ne répondit pas davantage ; mais il sentit que la main de Marinette pressait la sienne, et, devenu hardi tout à coup, il s’écria :

— Ah ! nous aussi, Marinette, n’est-ce pas, nous sommes fiancés ?

— Oui, dit-elle bien bas, mais d’un accent si tendre et d’un tel visage que Joseph faillit en devenir fou.

André LÉO

(La suite à demain.)