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UN DIVORCE

trer… Je suis de votre avis ; c’est une femme honnête, ajouta-t-il en raffermissant le ton.

— Tu souffres, Claire ? dit Anna inquiète en regardant sa sœur.

— Oh ! ce n’est rien.

— Encore ce petit enfant ! s’écria la voix de fausset de madame Renaud. Mon Père ! que c’est incommode ! Claire, décidément, vous me donnez envie de n’en point avoir.

On chercha des siéges et l’on se plaça de façon à voir les exercices qui recommençaient.

— Nous avons des fauteuils pour vous, cria Renaud à Camille et à Étienne, en leur montrant le banc où lui et les siens étaient assis.

— Pourquoi diable les appelez-vous ? ne put s’empêcher de dire avec humeur M. Grandvaux.

Renaud se tourna vers M. Desfayes :

— Est-ce que le père d’Étienne n’a pas acquitté sa dette ? demanda-t-il.

— Mais oui, répondit Ferdinand.

— Alors pour quelle raison votre beau-père fait-il ainsi la mine à ce pauvre Étienne ? Est-ce qu’il ne pourrait pas lui pardonner d’avoir compromis ses écus pour un instant ?

Après avoir serré la main de Claire, Étienne saluait timidement sa cousine Anna, quand il vit la main de la jeune fille s’avancer vers lui. Il la saisit et la serra ; mais ce fut en vain qu’il chercha le doux regard qui autrefois, en pareille rencontre, se confondait avec le sien. Une fois de plus, abattu et découragé, il se laissait tomber à côté d’elle sur le banc, quand M. Grandvaux se mit à crier :

— Anna, j’ai quelque chose à te dire.