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CHAPITRE XVIII


Décembre se passa au milieu de ces contestations et de comparutions successives.

L’adultère de M. Desfayes était suffisamment constaté par la scène scandaleuse du café Fonjallaz ; mais la haine de Claire et de sa famille avait à cœur d’atteindre à côté de lui sa vraie complice, et non Georgine, qui s’offrait en son lieu. Tous les témoignages qu’on put rassembler furent donc élevés contre madame Fonjallaz. Ils étaient nombreux ; mais presque tous, les plus accablants du moins, venaient de membres de la famille Grandvaux, ou de Louise, encore au service de Claire ; aucun d’ailleurs n’établissait de preuves positives et formelles.

L’opinion publique n’y fut point trompée ; elle reconnut que la maîtresse de M. Desfayes, c’était bien madame Fonjallaz ; et, malgré le huis clos et les réticences du procès, qui passionna toute la ville, l’ambition conçue par cette femme fut comprise et ses ruses démêlées.

Ce jugement unanime se divisait ensuite en ces deux