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Allons donc, Monsieur ! Avant de regarder les autres, il faut se regarder soi-même. Quand on fait métier de déverser l’insulte sur ses adversaires, il faut commencer par avoir soi-même une conduite irréprochable.

Ou alors, essayant d’être un vieux polisson, on n’est qu’un farceur décrépit.

Et le premier venu a le droit de vous dire, en fonçant son chapeau sur la tête et vous regardant dans le blanc des yeux :

Recevez, Monsieur, l’assurance de mon plus profond mépris.



UNE CUITE DE CURÉ


Et pourquoi pas ?

Noé, de joyeuse mémoire, Noé qui figure dans le ciel en qualité de patriarche, est bien célèbre par une pègue sanglante.

Pourquoi M. le curé du Grand-Quévilly n’aurait-il pas visé, lui aussi, à obtenir, par une cuite phénoménale, l’illustration que ne lui vaudront jamais ses talents de prédicateur ?

Donc M. le curé du Grand-Quévilly, près Rouen, monta l’autre jour en chaire, muni d’un gigantesque plumet. Il avait à haranguer de jeunes communiantes du couvent des sœurs de St-Joseph de Cluny, et avait appelé sur lui les inspirations de l’Esprit-Divin… pardon, de l’esprit de vin.

« Mes enfants, s’écrie le saint homme avec un geste de cuirassier sortant de la cantine, mes enfants, vous venez de communier, cela me fait bien plaisir… Vous avez reçu le bon Dieu à l’intérieur de vos petits estomacs, cela me fait encore bien plaisir… Tout ça, c’est très-joli,