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PAS BÊTE, LÉON !

COMÉDIE CATHOLIQUE EN DEUX ACTES, AVEC APPARITION

PREMIER ACTE. — À PARIS

De Mun et Veuillot font la causette dans les bureaux de l’Univers


Veuillot. — Alors, plus aucun espoir ?

De Mun. — Pas l’ombre, selon moi… Je reviens de Rome absolument désespéré… Ce Léon XIII est un vrai lâcheur… D’abord, dès le début, à propos des gardes suisses, il s’est montré tout ce qu’il y a de plus crasseux…

Veuillot. — Oui, c’est vrai. Cette suppression des appointements aux fidèles gardiens du Vatican m’a mis la puce à l’oreille. J’ai craint un moment qu’il ne supprimât aussi la subvention de l’Univers.

De Mun, avec intérêt. — Il n’en a rien fait, au moins ?

Veuillot. — Jusqu’à présent, non. Mais je me méfie…

De Mun. — Et tu as raison. C’est un pingre…

Veuillot. — Un pignouf, mon cher. Je me demande pourquoi ces cornichons de cardinaux l’ont nommé pape. J’aurais autant aimé voir élire Jules Simon.

De Mun. — Je crois bien. Jules Simon n’aurait pas écrit toutes ces insignifiantes encycliques.

Veuillot. — Ah oui ! parlons-en, de ses encycliques ! Faut-Il qu’il ait un fier toupet, ce Léon, pour oser, après le règne de Pie IX, passer la brosse à la civilisation !…

De Mun. — Et déclarer que le mariage religieux ne suffit pas pour unir deux chrétiens, et qu’il faut, au sortir de l’église, passer encore par la mairie !… C’est inepte.

Veuillot. — C’est abominable !