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Page:Léo Taxil - La Vie de Jésus.djvu/57

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LA VIE DE JÉSUS

qu’il faut que je sois occupé à ce qui regarde le service de mon père ? » (Luc, chap. ii, verset 49.)

Mais Joseph qui, en vertu de la loi, se considérait comme le seul papa, n’entendait pas que la plaisanterie durât plus longtemps. Il prit le gamin par le bras et l’entraîna hors du Temple. Après quoi, la sainte famille, au grand complet, reprit le chemin de Nazareth.

Il faut même croire que Joseph, ne voulant plus de pareilles escapades, fit couper court à l’instruction de l’enfant ; car il lui donna dès lors un état manuel. Il le mit en apprentissage dans sa boutique, et notre adolescent docteur devint un modeste ouvrier menuisier, en attendant que ses velléités de prédication le reprissent.

En effet, plus tard, quand ses compatriotes l’entendirent à la synagogue de Nazareth, ils s’écrièrent (le propos est inscrit dans l’Évangile) : « N’est-ce pas là le charpentier, fils de Marie ? »

Jusqu’à l’âge de trente ans, Jésus vécut tranquille, à son atelier, maniant la scie et le rabot, et succédant à Joseph quand celui-ci trépassa.

Nous allons le voir maintenant, entreprenant sérieusement ce qu’il appelait sa mission divine, et qui n’était, somme toute, qu’un vagabondage en actes et en paroles.

C’est depuis le jour où il jasa, des heures entières, au milieu des docteurs du Temple, que Jésus mérita d’être nommé le « Verbe », — tant il avait la langue bien pendue !