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DEUXIÈME PARTIE

LES DÉBUTS DU VERBE


CHAPITRE XV

INCRÉDULITÉ DE LA FAMILLE DE JÉSUS

Or donc, Jésus fut, jusqu’à trente ans, le soutien de sa famille, laquelle était assez nombreuse.

Joseph, nous l’avons vu, « ne connut point Marie jusqu’au jour où elle enfanta un fils, qui fut le Christ » ; mais après, il prit bravement sa revanche.

À quel moment se posa-t-il en rival du Saint-Esprit et fit-il valoir ses droits d’époux ? Comment cela se passa-t-il ? — On ne le sait pas au juste. — Le champ est donc ouvert à toutes les suppositions.

Sans doute, Marion, qui, à l’époque où elle n’était que fiancée, avait envisagé avec terreur la perspective de toute une existence passée en tête-à-tête avec le charpentier, revint petit à petit sur ses craintes et finit par se convaincre que ses appréhensions de jeune fille étaient mal fondées.

L’homme aux fleurs de lis était, en somme, bon enfant : sous sa rude écorce se trouvait une nature pas trop désagréable.

Il est démontré, en outre, aujourd’hui, que Joseph était beaucoup plus vert qu’on ne pourrait le croire et qu’il était de taille à rendre des points aux jeunes Panther et autres cousins de Marion.

À la longue, la virginale épouse comprit que, du moment qu’elle avait gardé sa pureté au grand complet pour engendrer le Messie, c’était très suffisant, et que son devoir envers Dieu était convenablement rempli.

Du reste, le Saint-Esprit n’avait aucun motif de redescendre sur terre à l’effet de procréer un second Christ, puisque le premier, quoique non vacciné, avait échappé à la petite vérole, qui fait tant de victimes chez les jeunes enfants.