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VII
DÉDICACE

plusieurs sociétés de libre-pensée et donnait des conférences anti-cléricales, dans lesquelles il prêchait aux autres le mariage civil.

Ce misérable, monsieur, c’était vous.

Depuis, vous avez fait du chemin, et vous n’êtes certes pas arrivé encore au but où vous prétendez atteindre.

Vous êtes ambitieux et d’une astuce rare.

Vous avez réussi à capter la confiance de quelques républicains naïfs, et en même temps vous êtes soutenu par les cléricaux qui n’ont même pas la pudeur de mettre une sourdine à leurs éloges. L’Univers et le Figaro vous prédisent avec joie le plus brillant avenir. De la part du Figaro, cela n’a rien d’étonnant, puisque vous collaborez à cette feuille monarchiste, — tout en écrivant aussi, il faut bien le dire, dans la démocratique Justice ; — mais ce qui doit plus surprendre, c’est que l’organe de M. Louis Veuillot s’oublie à vous donner ostensiblement son appui.

Quoi qu’il en soit, vous irez loin. Je ne fais aucune difficulté à le reconnaître, je crois à votre étoile. Combien de fortunes politiques ont été édifiées sur l’hypocrisie !… Or, en la science de la duplicité vous êtes passé maître… Je n’ai pas la moindre illusion à ce sujet : au sortir de l’église de la Trinité vous agitez le drapeau rouge et vous vous proclamez anarchiste ; il faut être aveugle pour ne pas voir votre jeu.

Pour conclure, je vous dédie ce livre.

Vous avez écrit quelque part, — dans la Justice, à moins que ce ne soit dans le Figaro, — que je suis un écrivain pornographe.

Comme je me suis donné la mission de dévoiler les turpitudes du clergé, vous feignez de prendre le change. Vous êtes semblable à cet ami de M. de Germiny, qui, à la lecture du jugement qui condamnait le noble comte et mentionnait un aperçu de son infamie, s’écria : — « Ce jugement est un outrage aux mœurs ! »

En effet, vous qui vous confessez, vous ne pouvez entendre médire des confesseurs. Révéler les ignominies du confes-