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COMPENDIUM

blement malade. Y est-elle obligée, de peur qu’il ne tombe dans l’incontinence ?

Réponse. Une femme n’est obligée, ni par justice, ni par charité, de se prêter dans un cas pareil, et il y a de l’inhumanité à l’exiger. Mais elle ne peut s’en dispenser pour éviter les incommodités de la grossesse et de l’enfantement. Ce sont des maux attachés à son état.


Jeanne veut nourrir son enfant. Son mari exige le devoir. Elle demande si elle peut le refuser pendant qu’elle allaite l’enfant.

Réponse. Une femme qui connaît, par expérience, qu’en coïtant avec jouissance dans ce temps-là son lait se corrompt et devient notablement dommageable à son enfant, ou qu’elle cesse d’en avoir suffisamment pour le nourrir, peut sans péché refuser le devoir à son mari, et celui-ci ne peut par contre le lui demander sans offenser Dieu. Néanmoins, s’il se trouve dans le péril d’incontinence, la femme doit, si elle en a les moyens, mettre son enfant en nourrice afin de pourvoir par elle-même aux besoins voluptueux de son mari. Que si à cause de sa pauvreté elle ne peut faire nourrir son enfant par une autre, elle refusera de coïter parce que son mari n’a pas le droit d’exiger le devoir aux dépens de la vie ou de la santé de son enfant. Tous ces détails devront donc être donnés minutieusement par la femme au confesseur, afin qu’il se prononce sur le cas et qu’il lui indique comment elle aura à se comporter.


Éléonore s’étant trouvée dans un danger évident de mort dans ses couches précédentes, les médecins et chirurgiens lui ont déclaré qu’elle ne pourrait plus avoir d’enfants sans mourir. Est-elle, nonobstant cela, obligée de rendre le devoir à son mari Étienne qui le demande comme un droit de rigueur ; et surtout si elle sait qu’il est déjà tombé dans l’incontinence, à cause du refus qu’elle lui a fait ? On lui a dit qu’elle y est tenue, parce qu’on est obligé d’exposer sa propre vie corporelle pour le salut de son prochain.