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ET LES CONFESSEURS

gras ou maigre. Une fois le bon Dieu avalé, on peut lui verser de la sauce par-dessus ; mais avant l’engloutissement du personnage, défense de se garnir l’intérieur de la moindre julienne ou du plus mince radis. Une goutte d’eau seulement, absorbée avant le divin pain à cacheter, constitue un péché mortel.

Or, tous les dévots ne se lèvent pas de bon matin ; beaucoup de grandes dames ne vont le dimanche qu’à la grand’messe, qui est celle l’on exhibe les belles toilettes. Et puis, il y a les vieux curés de rebut, qui sont chargés de la messe de midi. Tout ce monde-là avale le bon Dieu entre dix heures du matin et midi et demi. Or, garder le jeûne jusqu’à ce moment tardif n’a rien d’agréable.

C’est alors que les vieux curés avaient imaginé de prendre avant la messe un bouillon en lavement. Ça les soutenait jusqu’à midi, les pauvres vieux ! Seulement, voilà, les évêques ont mis le nez dans l’affaire, en disant : « Pas de ça ! mon bel ami, avec votre lavement roublard vous allez contre les prescriptions de l’Église. » — Les curés qui tenaient à leur clystère se sont rebiffés.

« Si nous le prenions par en haut, ont-ils répondu, oui, ça gênerait le Père Éternel ; mais par en bas, qu’est-ce que ça peut lui faire ? »

Alors, il y a eu des évêques qui n’ont pas voulu entendre de cette oreille. On a examiné le cas : à