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LA CONFESSION

Le criminel n’avait pas recours à cette lessive spirituelle, parce qu’alors, au lieu d’avouer tout bas son forfait à une seule personne, il fallait l’avouer tout haut, devant tout le monde.

La confession, qui était publique, avait une certaine efficacité au point de vue des peccadilles. On se risquait à se reconnaître coupable d’un petit mensonge ou d’un menu larcin peu conséquent ; mais on rougissait très fort en formulant son aveu, on était vivement mortifié, et on se promettait, avec une sincérité à laquelle je rends hommage, de ne plus retomber dans la faute commise.

La confession publique, dont se gardaient bien d’user les grands coupables, avait tout de même du bon ; elle exerçait une influence réelle, une influence moralisatrice sur les petits pécheurs.

Si on veut rétablir cette confession-là, je n’y vois aucun inconvénient. Nous nous ferons même un devoir d’aller entendre les jeunes et vieilles dévotes raconter leurs fredaines. Ce sera instructif et cela ne manquera pas de gaieté.

Malheureusement, la confession publique ne sera jamais rétablie. Ce qui la fit supprimer ne manquerait pas de se reproduire.

Voici l’anecdote :

Au ive siècle, tandis que Nectarius était patriarche de Constantinople, un beau jour, à la confession publique dans l’église de Sainte-Sophie,